La vitrectomie mini-invasive vendredi 18 déc 2015

Plus fin, plus précis, plus efficace

Si le service d’Ophtalmologie du Centre Hospitalier de Libourne dispose depuis plusieurs années des équipement biomédicaux nécessaires à cette technique chirurgicale, ce n’est que depuis un peu plus d’un an qu’elle connaît une évolution importante, notamment grâce à l’amélioration des instruments.

La vitrectomie est une technique chirurgicale consistant à extraire de l'œil le corps vitré, sorte de gel se trouvant entre la rétine et le cristallin, et le remplacer par du sérum physiologique. Elle est utilisée dans le traitement de pathologies ophtalmologiques telles le décollement de rétine ou les maladies vitro-rétiniennes (rétinopathie diabétique, trou maculaire, membranes pré-rétiniennes...).

Encore récemment, cette chirurgie était réalisée par une voie d’abord large du fait de la taille des instruments. L’ouverture réalisée sur l’oeil nécessitait la pose de points de suture, entrainait des inflammations post-opératoires et une récupération visuelle longue. La prise en charge en ambulatoire était difficilement envisageable.

Avec l’introduction de nouveaux instruments plus petits (passage de 20 à 23 puis 25 gauges, soit de 0,9 à 0,5 mm), on peut désormais parler de vitrectomie mini-invasive.

 

Cette évolution importante des instruments a eu de nombreuses répercussions. 

En premier lieu, l’incision, plus fine et moins traumatisante, ne nécessite pas de points. L’inflammation post-opératoire résultante est donc moindre. 

Plus rapide, cette technique entraîne également une réduction du temps opératoire, celui-ci passant de 50 à 30 min. 

Rapidité et relative indolence rendent dès lors possible l’intervention sous anesthésie loco-régionale et donc en ambulatoire.

Cette gestion plus souple des conditions d’intervention va également modifier les critères de recours à cette chirurgie. En effet, avec une anesthésie loco-régionale, il n’est plus nécessaire d’arrêter les traitements lourds ou au long cours. Ces patients, pour lesquels on attendait jusqu’alors que les baisses de vue soient très importantes et la chirurgie inévitable, peuvent être traités de façon plus précoce. L’échelle bénéfice/risque leur devient plus favorable.

Le patient peut retourner au domicile  le jour même et ressentira dès les jours suivants un bénéficie visuel.

Par ailleurs, les interventions urgentes, comme le décollement de rétine vont également profiter de cette souplesse de gestion: la vitrectomie va pouvoir être programmée rapidement, dans le cadre de l’ambulatoire

 

Il faut également souligner que la mise en place de cette technique est également profitable pour l’établissement. 

Outre la réduction des durées de séjour liées à la prise en charge en ambulatoire, la réduction du temps d’intervention permet de libérer des plages opératoires pour l’ophtalmologie ou d’autres activités en développement.

De plus, le service d’Ophtalmologie a fait le choix de recourir au matériel à usage unique. Bien qu’extrêmement fins et donc potentiellement sujets à casse, la qualité et l’efficacité de ces instruments a été optimisée et leur coût est inférieur à celui d’un matériel réutilisable.

 

Au final, le développement de la chirurgie mini-invasive dans le traitement des pathologies ophtalmologiques, grâce à l’évolution des instruments, s’avère extrêmement positif: 

  • pour le patient, bien sûr, qui bénéficie d’une intervention plus rapide, moins lourde de conséquences mais tout aussi efficace; 
  • pour l’hôpital qui peut ainsi moderniser ses modalités de prise en charge, réduire son coût de fonctionnement et contribuer ainsi à une meilleure utilisation de  l’argent de l’Assurance Maladie.

 

Dr C. Puech, Chef du service d’Ophtalmologie.