Le pavillon 42 déploie la philosophie de soins montessori lundi 15 nov 2021

Depuis un peu plus d’un an, le pavillon 42 développe la mise en place de la philosophie de soins Montessori auprès des patients présentant des troubles cognitifs.

Les missions du pavillon 42 au regard des besoins des patients reçus

Le SSR psychogériatrique et l’Unité Cognitivo-Comportementale permettent l’accueil ciblé de patients âgés atteints de la maladie d’Alzheimer et/ou syndromes apparentés. Le motif d’entrée est généralement lié à l’expression de troubles psycho-comportementaux  peu ou non compatibles avec le maintien à domicile ou la vie en communauté sur un EHPAD.

Un des objectifs principaux des prises en soins est d’observer et d’agir  sur le mécanisme déclencheur de ces manifestations. 

Cette observation nous a permis de constater que ces patients sont régulièrement considérés comme inaptes à prendre leurs propres décisions. Leurs choix liés à leur vie quotidienne sont donc souvent pris par d’autres personnes. Cette privation d’autonomie engendre de nombreuses frustrations, et donc des oppositions. 

 

La philosophie de soins Montessori

La philosophie Montessori permet une approche non médica- menteuse qui s’intègre dans les projets de soins et donc les projets de vie personnalisés. Maria Montessori, à son origine, la résumait ainsi « aide-moi à faire seul ».

Il ne s’agit plus de faire la liste des besoins perturbés des patients. Au contraire, nous listons les compétences restantes et nous nous en servons pour proposer à chacun de faire les choix qu’il peut encore faire. Il s’agit d’un changement complet de paradigme.

En limitant la perte d’autonomie dans leur volonté pour les actes de la vie quotidienne, nous leur permettons de prendre leurs propres décisions et donc de garder un certain contrôle sur leur vie. Cela nécessite pour les soignants d’être en capacité d’agir dans des projets individuels et de s’adapter aux compétences restantes des patients.

 

Evaluation du dispositif

Après une petite année de recul, nous pouvons constater que la liberté de choix laissée au patient nécessite une organisation logistique et humaine mais n’impacte pas sur l’intensité de la charge en soins à effectuer. Les patients expriment de la gratitude : « Ici, on ne nous prend pas pour des bébés » a déclaré l’un d’eux. 

Un des autres avantages de la philosophie Montessori est qu’elle permet de faire du lien entre toutes les professions médicales et paramédicales en centrant leurs actions sur les aspects positifs des capacités restantes du patient.

 

Mme A. PALLARO, Cadre de santé

et

Dr S. SERVANT-MARCUCCI, Chef de service de psychogériatrie et SSR gériatrique