L’entorse de la cheville jeudi 20 fév 2020


Du diagnostic à la prise en charge en médecine générale

L’entorse de la cheville est un traumatisme dont la survenue extrêmement fréquente ne doit pas masquer les conséquences graves en cas de prise en charge tardive ou inadaptée. 

La littérature médicale sur le sujet n'apporte toujours pas des réponses précises. C'est ainsi que la prise en charge initiale de l’entorse de la cheville reste à ce jour non consensuelle.

Pour autant, certains principes, s’il sont respectés et mis en œuvre, permettent de maximiser les chances de récupération du patient. Ainsi, les critères d’Ottawa sont toujours d’actualité et doivent être utilisés pour guider la réalisation de radiographie 3 incidences. De plus une échographie est indispensable dans les cas d’entorse graves, c’est à dire en présence d'une impotence fonctionnelle majeur, de douleurs, d'hématome et gonflement de la cheville.

S’il peut encore exister des réserves sur sa durée exacte, l’immobilisation stricte avec appui dans une botte de marche mais de durée limitée de la cheville est indispensable dans la prise en charge en urgence des entorses graves. A contrario, l’entorse bénigne peut quant à elle être traitée par la rééducation et une contention souple. Dans tous les cas, la rééducation peut être débutée dès le lendemain de l’entorse même en présence de critère de gravité.

En tout état de cause, il convient de proscrire l‘immobilisation stricte par plâtre. Si celle si est utilisée, elle devra être de la plus courte durée possible. 

Les entorses graves notamment chez les enfants ou adolescents, peuvent avoir à long terme, deux conséquences fonctionnellement majeures pour le patient si elles ne sont pas prises en charge de manière adaptée : l'instabilité chronique, source de nouvelles entorses et d’arthrose qui pourra, à terme, nécessiter une intervention chirurgicale.

Pour permettre d’identifier et de traiter efficacement les patients souffrant d’entorse aux urgences du CHL, une filière traumatologie du sport a été travaillée, en lien avec les Internes et médecins urgentistes. Le service de Médecine Physique et de Rééducation reste par ailleurs l’interlocuteur privilégié des médecins traitants en cas de doute ou de question en l'absence de fracture.

Dr S. AMBRY, Médecin rééducateur