Santé mentale et coopération : un poste en temps partagé vendredi 04 nov 2016

Alors que les établissements sanitaires se regroupent dans les GHT, ils sont également invités à coopérer avec les structures médico-sociales dans le cadre de Groupement de Coopération Sanitaire (GCS). Le GCS «Santé mentale, handicap, vieillissement et précarité» qui réunit 24 structures sanitaires et médico-sociales du libournais a été lancé début 2015. Première application concrète, la création d’un poste infirmier à temps partagé permettant de faciliter les échanges entre établissements sanitaires et médico-sociaux.

L’identification de ressources humaines partagées en psychiatrie a fait partie des priorités actées par les membres du GCS dès sa création début 2015. L’objectif est de développer le lien entre les structures sanitaires et médico-sociales du territoire libournais et de faciliter le parcours du patient. Assez rapidement, l’idée d’un temps infirmer partagé est donc née. Début décembre 2015, le travail de définition des besoins et d’un profil de poste adapté en conséquence a donc débuté. Il s’est conclu par le recrutement d’une infirmière expérimentée en psychiatrie, Mme Estelle Dargent.

Six établissements se sont portés volontaires pour soutenir financièrement ce dispositif et bénéficier des intervention de Mme Dargent:

  • l’EHPAD* la Tour du Pin de St-André-de-Cubzac
  • l’EHPAD* John Talbot de Castillon-la-Bataille
  • l’ESAT* et la MAS* de St-Denis-de-Pile
  • l’ESAT* de Braud 
  • le foyer «François Constant»

En janvier 2016, le dispositif s’est mis en place de façon opérationnelle, après une rencontre avec les Directeurs de chaque structure. ce dispositif couvre donc 3 champs: les personnes âgées, le handicap et l’enfance. Les établissements partenaires  ont des demandes diffèrentes, fonction de leurs usagers et de leurs habitudes de travail. 

Mme Dargent fait une proposition de prise en charge, en lien avec le psychiatre ou le pédopsychiatre et permet un accompagnement de l’usager au sein de sa structure d’accueil médico-social ; mais son rôle peut aussi être d’accompagner les équipes des établissements partenaires dans la prise en charge de leurs usagers. De façon concrète, elle va ainsi accompagner l’équipe soignante d’un EHPAD lorsque qu’une personne âgée présentant une pathologie psychiatrique décompense, les aider à anticiper cette situation et prévenir une crise plus importante qui aurait pu entrainer un passage par le service d’accueil des urgences. Autre exemple, un retour en hébergement après une hospitalisation suite à un état d’agitation peut être une situation difficile pour une équipe. Mme Dargent participe en amont à la préparation du retour, en lien avec les professionnels concernés. Cet accompagnement contribue à limiter les risques de réhospitalisation en urgence.

Afin de valider les actions mises en oeuvre, elle rencontre régulièrement les correspondants médicaux au sein du pôle de Psychiatrie: le Dr Giniès pour la Psychiatrie adulte et le Dr Gosse pour la Pédopsychiatre.

Cette mission nécessite de grandes capacités d’écoute et d’adaptation afin de répondre aux attentes des personnels sur place. La présence de l’infirmière psychiatrique doit être vécue comme un plus et non comme une intrusion.

Le temps d’intervention est déterminé selon les besoins identifiés par la structure mais se fait toujours par demi-journées. Cela permet de multiplier le nombre de jours de passage.

A l’heure actuelle, le dispositif couvre un large territoire allant de St-Denis-de-Pile  à Braud-et-St-Louis. Le financement du poste de Mme Dargent est assuré par les établissements dans lesquels elle intervient.  On peut souhaiter à terme que cette mission fasse l’objet d’un financement spécifique et pourquoi pas que se développe une équipe mobile plus étoffée. 

 

Mme F. Bideplan, Directeur adjoint

et

Mme S. Courret, Cadre Supérieur de Santé