Entretien avec le Dr N. Dubosc-Marchenay,
Responsable du Laboratoire
Pouvez-vous nous rappeler le contexte entourant les travaux du Laboratoire ?
L’objectif de cette opération était de réunifier géographiquement les différents secteurs du laboratoire. Jusqu’alors l’activité était répartie entre le rez-de-chaussée et le 1er étage du bâtiment. Nous souhaitions rationaliser les flux, rendre plus logique l’arrivée et le traitement des échantillons sous la forme d’une marche en avant. De plus, nous souhaitions rapprocher géographiquement le Dépôt de sang du laboratoire en raison de personnel partagé entre ces deux U.F.
En quoi consiste alors le projet qui est à l’origine de ces travaux?
Ce projet est à la fois un projet d’organisation humaine et un projet architectural, le premier conditionnant le deuxième. Il nous fallait repenser le Laboratoire afin de regrouper la phase d’accueil, de tri et de répartition des échantillons pour les trois secteurs d’activité et ainsi pouvoir mettre en place un véritable module pré-analytique, connecté aux phases analytiques. Un tel schéma ne peut prendre place qu’au sein d’un plateau technique unifié et ouvert.
Pouvez-vous nous expliquer le principe d’une chaîne pré-analytique ?
Une chaîne pré-analytique permet de tracer tous les flux d’échantillons entrants au Laboratoire et de localiser un échantillon à chaque instant dans son parcours du pré au post analytique. Cela permet une gestion plus rapide des échantillons, avec une optimisation des flux de centrifugation. De plus, une chaîne pré-analytique permet également de standardiser les pratiques de tri ( par couleurs de bouchons, code-barre d’identification du service et des analyses à pratiquer) et de répartition sur des zones de travail correspondant à chaque automate. Le technicien vient récupérer les échantillons à traiter sur sa zone. Enfin, cette organisation permet d’améliorer l’archivage des échantillons après analyse par un système de codification du placement des tubes sur des portoirs d’archivage.
C’est une organisation infaillible !
Et surtout obligatoire! Cette standardisation et ce traçage des échantillons est une exigence de l’Accréditation, désormais réglementaire pour tous les Laboratoires. Ce système est encore optimisable, notamment grâce à la mise en place d’un système pneumatique desservant tous les services du NHL.
Comment se présente cette chaîne pré-analytique ?
A Libourne, l’option choisie est une organisation en ilôt : 1 module de pré-analyse (où transite tous les échantillons sauf la bactériologie) et 2 modules d’automates dédiés à la chimie de routine et à l’immunochimie/sérologie, indépendants du module préanalytique. Ce schéma présente plusieurs avantages. Tout d’abord, en cas de souci sur un des modules, les autres peuvent fonctionner de façon autonome. D’autre part, cela nous permet de conserver une totale liberté vis à vis des fournisseurs pour l’avenir puisqu’un module peut être remplacé indépendamment des autres.Les modules sont reliés entre eux, ainsi qu’avec les automates d’hématologie via un logiciel dit middleware. Il est à souligner que les techniciens se sont très impliqués pour que ce projet aboutisse de façon satisfaisante malgré une installation parfois difficile.
Comment cette réorganisation a-t-elle été accueillie par l’équipe?
Les nouveaux locaux ont bousculé dans le bon sens les habitudes de l’équipe. Le travail de préparation antérieur, avec notamment le développement des compétences partagées, s’est avéré payant. Globalement les techniciens étaient très motivés par le projet et dans une attente réelle de voir leur outil de travail évoluer.
Et pour l’avenir ?
Ce projet s’inscrit dans un ensemble de projets interdépendants visant à garder le Laboratoire du Centre Hospitalier dans une dynamique et une veille technique et réglementaire permanente. Il préfigure d’autres projets, comme par exemple la prescription connectée qui constituera une sécurité supplémentaire.