L’acquisition d’un ampli de brillance nouvelle génération au Bloc opératoire a été l’occasion de conduire un travail pluridisciplinaire impliquant de nombreux professionnels de l’établissement et développer une nouvelle technique innovante.
Mis sur le marché au tout début de l’année 2015, le CIOS Alpha de Siemens est un ampli de brillance nouvelle génération facilitant la mise en place de techniques innovantes.
Cet appareil mobile, doté d’un capteur-plan (capteur numérique), permet de réaliser de l’imagerie médicale au sein du bloc opératoire. Il permet par exemple de guider le geste du chirurgien après injection d’un produit de contraste qui va révéler à l’image le flux endovasculaire. Particularité de ce nouvel équipement, la présence d’une télécommande qui rend l’opérateur autonome.
Autre point fort de ce nouvel équipement, son capteur plan avec «grand champ» donne accès à des images plus précises notamment grâce à un traitement numérique optimisé, et par ailleurs réduit la dose d’irradiation subie par le patient et l’équipe opératoire.
Enfin, cet ampli ouvre la porte à plus de transversalité : il a pu être connecté au PACS et donc au dossier patient. Toutes les images réalisées durant l’intervention au bloc opératoire sont ainsi «versées» dans Crossway, le dossier patient électronique. La dose de rayon perçue par le patient est également calculée et automatiquement enregistrée au dossier, ce qui correspond à une obligation médico-légale.
Une technique innovante
En complément de toute l’activité endovasculaire réalisée par le service de chirurgie vasculaire (dilatation de tout type d’artère, de la carotide au thorax, abdomen et artères périphériques), l’acquisition de ce nouvel ampli de brillance a également rendu possible le développement de nouvelles techniques. Au premier rang de celles-ci figure la prise en charge des anévrismes de l’aorte abdominale au delà des artères rénales.
Chaque année, plus de 25 endoprothèses aortiques pour anévrisme sous-rénal sont posées par l’équipe libournaise.
La nouvelle technique développée consiste cette fois à poser une endoprothèse faite sur mesure. Des mesures précises de l’aorte du patient sont réalisé sous scanner, en lien étroit avec les Radiologues du CHL, et transmises au fabricant. Une fois posée, elle va venir couvrir toutes les branches de l’aorte coelio-rénale (Cf Figure 2).
Les patients porteur d’un anévrisme sus-rénal vont ainsi pouvoir bénéficier d’une technique mini-invasive, sécurisante et moins traumatisante, là où auparavant, une chirurgie lourde et donc potentiellement risquée, était la seule réponse possible. Ainsi, même en cas d’anévrisme rompu, l’intervention peut se dérouler sous anesthésie locale, dont la surveillance hémodynamique est assurée par les anesthésistes de l’établissement.
Un partenariat fort
C’est également grâce à un partenariat étroit avec le CHU de Bordeaux et au soutien du Pr. Eric Ducasse (Chirurgien Vasculaire) que cette technique a pu s‘implanter à Libourne. L’équipe médicale et paramédicale de Chirurgie vasculaire libournaise a en effet pu s‘initier à la pose de ces nouvelles prothèses au sein de son service : 2 procédures de ce type ont déjà pu être réalisées. Car ces prothèses innovantes, si elles sont remboursées, sont en revanche contingentées : seules 200 par an peuvent être posées au niveau national et rares sont les établissements capables de proposer cette prise en charge.
En conclusion, il faut aussi saluer le travail coordonné de tous (médecins, soignants, biomédicaux, informaticiens...) qui rend possible la prouesse technique.
Dr B. Gheysens, Chef du service de Chirurgie Vasculaire.