Le foot truck trace la route mercredi 19 mai 2021

Cette unité mobile de cicatrisation est destinée à faire toutes les explorations nécessaires au diagnostic et à l’orientation des patients ...

Qu’est-ce que c’est ?

C’est une unité mobile de cicatrisation destinée à faire toutes les explorations nécessaires au diagnostic et à l’orientation des patients ayant un trouble trophique des membres, sur leur lieu de vie ou de séjour (EHPAD, SSR, hôpitaux).

Un médecin et une infirmière de cicatrisation se rendent sur place avec tout le matériel pour une évaluation complète de première ligne : échographe portable, matériel d’exploration et de soin des plaies.

 

Quel est le but ?

Il est d’évaluer le problème clinique des patients le plus tôt et le plus près possible de leur lieu de vie pour déterminer ceux qui doivent être vus au centre de cicatrisation et ceux qui peuvent être suivis en externe, avec l’appui de la télé-expertise.

 

D’où vient l’idée ?

Au fil de notre expérience, plusieurs problèmes sont apparus. Nous avons voulu imaginer un projet qui permettrait : 

  • De voir plus de patients et plus tôt dans leur histoire de plaie : gagner du temps est un des éléments majeurs du pronostic de cicatrisation
  • De limiter les déplacements aux patients qui nécessitent la prise en charge en centre spécialisé
  • D’améliorer le confort de patients fragiles, âgés, parfois en situation palliative
  • De compléter la télé-médecine de façon cliniquement pertinente

 

1- Le problème de la demande

L’une des particularités du centre de cicatrisation est d’avoir mis en place une organisation très concentrée pour le premier rendez-vous. Le diagnostic et l’orientation sont faits en un temps : 

  • Consultation d’un dermatologue, d’un médecin vasculaire et d’un infirmier spécialisé
  • Echographie doppler artériel des membres inférieurs +/- pression systolique d’orteil 
  • Autres examens : radiographie, bilan sanguin, biopsie cutanée ou osseuse

Les délais actuels pour une première consultation sont de plus d’un mois  hors urgence.

2 - Une population particulière

Les patients de cicatrisation sont fragiles et souvent issus de populations précaires. Ils sont âgés, et sont de plus en plus souvent dans une situation palliative. Les déplacements peuvent être compliqués, mal tolérés. Ils deviennent parfois un obstacle à une consultation. 

3 - L’évaluation initiale nécessite la présence du patient

Notre expérience nous a convaincu de l’importance majeure d’examiner chaque patient au moins une fois au début. La télémédecine, quelle que soit sa forme, ne peut remplacer cette évaluation clinique et paraclinique initiale.  

 

Comment ça fonctionnera ? 

Dès qu’un patient pose un problème de plaie, l’établissement partenaire peut contacter le secrétariat du centre de cicatrisation. Chaque semaine, le planning du foot truck est établi en fonction du nombre de demandes et du secteur géographique pour optimiser le temps. Pour débuter, deux sorties par semaine sont prévues. 

Sur place, les patients sont examinés par un médecin vasculaire et une infirmière spécialisée dans une salle de consultation:

  • Examen clinique
  • Exploration de la plaie, soin, photos
  • Echo-doppler systématique
  • Réfection du pansement, bandes de compression si besoin

 

A la fin de la consultation :

  • La lettre de synthèse est faite sur place
  • Les ordonnances (soins, matériel, bilan, examens…) sont imprimées et remises au patient présent
  • La décision est prise soit de faire venir le patient à l’hôpital (centre de cicatrisation ou hospitalisation), soit de suivre le patient en télémédecine
  • Pour la télémédecine, le centre de cicatrisation utilise la plateforme PAACO/GLOBULE, sous forme de consultation à une date fixée. Les soignants sur place renseignent le dossier avec texte et photos. 

Le centre détermine la marche à suivre et transmet les ordonnances via la plateforme. 

 

C’est quand ? Et après ?

C’est maintenant ! Au terme des premiers mois de fonctionnement, des ajustements seront faits et des extensions possibles discutées : intégrer la dermatologie ; suivre des patients ; élargir le secteur géographique ; proposer à d’autres types de structure (maison de santé, maison médicale, psychiatrie…). Si l’expérience est positive, ce projet pilote ouvre des perspectives nombreuses.

 

Dr Damien BARCAT, Médecin vasculaire