Cancer de la prostate / Prostatectomie radicale

Le cancer de prostate est le plus fréquent chez l'homme. Il représente environ 72000 cas par an pour 8800 décès. Il atteint un homme sur 6 entre 60 et 79 ans.

La prostate est un organe situé entre la vessie et l’urethre. Elle correspond au poids et au volume d'une châtaigne. Elle constitue le carrefour entre les voies urinaire et spermatique ; son rôle principal est la sécrétion et le stockage de liquide composant le sperme.

Le cancer de prostate

Le développement du cancer de prostate est sans rapport avec l’adénome et ne donne pas de signe fonctionnel urinaire sauf à un stade avancé. Le dépistage à un stade précoce curable repose sur le dosage du taux de psa et le toucher rectal à partir de 50 ans (attention toutefois, la normalité du psa varie en fonction de l'âge : ainsi il se situe en dessous de 2 ng/ml vers 50 ans alors qu’il doit être inferieur à 4 ng/ml vers 70 ans)

Le diagnostic s’effectue par les biopsies de prostate plus ou moins orientées par une IRM préalable. Dans la quasi-totalité des cas, ces biopsies se réalisent sous anesthésie locale en chirurgie ambulatoire. Le bilan d’extension varie selon les stades de la maladie, il peut donc inclure une IRM, un scanner ou une scintigraphie osseuse.

A un stade précoce, le cancer de prostate se guérit très bien ; les traitements curatifs s'étendent de la surveillance active pour les stades très localisés à la chirurgie ou la radiothérapie externe ou interne (curiethérapie). Les ultra-sons focalisés (ablatherm) sont un traitement alternatif qui ne fait pas encore parti des traitements de références.

Les traitements

La prostatectomie radicale fait partie des traitements de référence du cancer de prostate localisé des hommes de moins de 70 ans. Elle consiste à retirer l’ensemble de la glande prostatique ainsi que les vésicules séminales puis de suturer le col vésical directement à l urethre. En fonction du stade de la maladie la prostatectomie peut passer au large de la glande et être associée à un curage ganglionnaire ou au contraire préserver au maximum la fonction érectile en passant au plus près de l’organe.

Les principales complications de cette intervention sont l’incontinence urinaire, l’impuissance et les marges positives. Quelque soit le type de traitement (chirurgie ou radiothérapie) l’éjaculation disparait définitivement après le traitement.

  • L’incontinence urinaire : très fréquente dans les jours suivant l’intervention, elle disparait dans la très grande majorité des cas après quelques semaines ; en cas de persistance au bout de quelques mois, de nouvelles techniques de bandelettes sous urethrales permettent le plus souvent de stopper ces fuites.
  • L'impuissance : quasiment systématique immédiatement après l’intervention, elle réapparait le plus souvent passé quelques semaines à l’aide de traitements médicamenteux. Certains patients jeunes sans problèmes préalables peuvent retrouver des érections spontanées sans traitement après plusieurs mois en cas de préservation des bandelettes vasculo-nerveuses.
  • Les marges positives : en cas de passage trop près de la prostate ou de cancer plus étendu que ne le laissait présager l’IRM préopératoire et les biopsies, il est fréquent d’observer sur la pièce opératoire des tissus cancéreux au delà de la limite d’ablation. ces tissus cancereux laissés en place peuvent se développer et nécessitent dans ce cas de la radiothérapie de rattrapage qui guérit le plus souvent le patient mais au prix d'effets secondaires importants.

 

Il existe différentes techniques de prostatectomie radicale : la voie périnéale abandonnée en France 

  • La voie retro pubienne à «ciel ouvert»
  • La voie laparoscopique classique
  • La voie laparoscopique robot assistée

Malgré de très nombreuses études, il n’a pas été démontré à ce jour de supériorité d’une technique par rapport aux autres, que ce soit au niveau des effets secondaires, du délai de sondage, de la durée d’hospitalisation ou du taux de marges positives.

 

Au ch. de Libourne deux techniques sont utilisées en fonction des patients et du choix des opérateurs. Pour l'une d'elles, il s'agit de la prostatectomie retro pubienne à ciel ouvert selon la technique de Christian Barré. 

L intervention dure entre deux et trois heures en moyenne, l’alimentation est reprise le soir même, la sonde vésicale est retirée au 5 ème jour et le patient quitte le service le 6 ème jour.

A voir

Cicatrices post-opératoire à J-0 et J-30 et pièce opératoire de prostatectomie - cliquez ici