Néphrectomie pour cancer du rein

Le cancer du rein est le troisième cancer urologique : il représente environ 10000 nouveaux cas par an il est deux fois plus fréquent chez l’homme. L’Age moyen du diagnostic se situe autour de 65 ans. Son incidence est en augmentation dans les pays du nord de l’Europe depuis une vingtaine d’années. Les principaux facteurs de risque sont la dialyse, le tabac, l’obésité, l’hypertension artérielle et certaines maladies héréditaires rares.

Dans la grande majorité des cas, le cancer est diagnostiqué par Hasard lors d’un examen complémentaire prescrit pour autre chose. Il peut aussi être découvert à l’occasion de saignements dans les urines, de douleurs lombaires ou d’une altération de l’état général.

Son diagnostic se fait généralement par une échographie et le bilan d’extension se réalise par un scanner  plus ou moins associé à une échographie de contraste, une biopsie rénale, une scintigraphie ou une IRM en fonction des cas.

 

Dans 85 % des cas il s’agit d’un  carcinome à cellule claires 

Le cancer du rein est généralement résistant à la chimiothérapie et la radiothérapie. La chirurgie reste le traitement de référence. Depuis peu, pour de petites tumeurs chez des patients fragiles, de nouveaux traitements par radiofréquence ou cryothérapie sont proposés. Pour les cancers métastatiques  de nouvelles thérapies ciblées (anti angiogéniques) sont apparues depuis moins de 10 ans et ont révolutionné  l’avenir de ces patients à moyen terme.

 

 

 

 

Au Centre Hospitalier de Libourne :

Conformément  à la réglementation tous les cancers du rein sont pris en charge au sein d’une réunion  de concertation pluridisciplinaire(RCP) incluant des urologues, des oncologues, des radiothérapeutes, des anatomopathologistes et des radiologues.

Afin de préserver au maximum la fonction rénale globale, une néphrectomie partielle est privilégiée  à une néphrectomie totale dans la mesure du possible (taille, position de la tumeur, état du rein controlatéral, âge et état général du patient). Ainsi, 70 % des cancers du rein ont été retirés par néphrectomie partielle à l’hôpital de Libourne en 2014.

La néphrectomie partielle ou totale peut être réalisée en chirurgie ouverte,  en cœlioscopie ou bien en lomboscopie en fonction de la taille et de la position de la tumeur.

La chirurgie ouverte peut être effectuée par une incision de lombotomie (entre deux côtes), par sous costale (horizontale au niveau de la partie supérieure de l’abdomen) ou encore par  médiane sus ombilicale plus esthétique et moins douloureuse.

La voie coelioscopique consiste à passer par l’avant, au travers de la cavité abdominale,  à l’aide de quatre trocarts.

La voie lomboscopique utilise aussi 4 trocarts mais passe par l’arrière sans effraction de la cavité abdominale.

La maitrise des deux voies d’abord laparoscopiques  permet d’accéder plus directement sur la tumeur quelle que soit sa position et ainsi diminuer le temps de clampage voir même de réaliser la néphrectomie partielle sans aucun clampage des vaisseaux rénaux.

 

Les  Complications post chirurgicales sont rares et différentes selon les voies d’abord :

  • Après une néphrectomie élargie

Il s’agit de complications non spécifiques, inhérentes à un traitement par chirurgie (telles que hémorragie, infection, accident thromboembolique).

  • Après une néphrectomie partielle

Les risques de complications sont plus importants et plus spécifiques :

    • Complications vasculaires (hémorragies, faux anévrismes)nécessitant une nouvelle intervention ou un traitement par embolisation (radiologie interventionnelle) ;
    • Fistule urinaire nécessitant la mise en place d’une sonde endo urétérale.

 

Habituellement la première nuit post opératoire s’effectue dans l’unité de soins intensifs chirurgicale puis le patient est transféré dans le service pour deux à 8 jours en fonction de la voie d’abord. Après ce délai, le patient rentre à domicile avec des soins de pansement et des injections d’anti coagulants pour trois semaines. L’arrêt de travail varie de 8 à 30 jours en fonction du type d’intervention.

Le suivi post opératoire est assuré en collaboration avec l’urologue et le médecin traitant, il repose sur un dosage régulier de la fonction rénale (créatininémie) et des scanners thoraco Abdo pelvien réguliers pendant au moins cinq ans.